Soutenance de thèse de Louis SAISSET
Résilience hydrodynamique des systèmes récifs-lagon
La compréhension de l’hydrodynamique des récifs coralliens d’eau chaude et de leurs lagons est cruciale pour les écosystèmes et les populations côtières dans le contexte du changement global. Cependant, établir les trajectoires long terme de l’hydrodynamique de ces systèmes (courants, vagues, niveaux moyens, etc.) reste difficile.
En outre, l’existence de perturbations brutales des trajectoires hydrodynamiques (cyclones, épisodes de blanchiment des coraux) remet en question la légitimité des études basées sur des scénarios excluant tout accident. Alternativement, depuis les années 1970, la résilience est définie par Holling (1973) comme la capacité d’un système à absorber les perturbations sans changer définitivement de régime de fonctionnement. Si ce concept est devenu une clé de lecture importante pour représenter les futurs possibles de systèmes naturels perturbés, il n’a jamais été mis en œuvre en hydrodynamique côtière, en particulier pour traiter la question des trajectoires hydrodynamiques des systèmes récifs-lagon (dont les atolls).
Cette thèse se pose donc la question suivante : « Dans quelle mesure la notion de résilience est-elle exploitable en hydrodynamique pour discuter l’avenir des atolls ? »
Pour répondre, ce travail se concentre sur un type de système récifal encore peu étudié, représentatif de petits systèmes récifs-lagon quasi-circulaires et microtidaux, observables aux Fidji, à l’intérieur de la Grande Barrière de Corail ou dans l’archipel des Tuamotu.
Un atoll simplifié type est défini à la manière d’un banc de test en canal en utilisant une quinzaine de paramètres descriptifs. Le comportement hydrodynamique de ce système simplifié est ensuite étudié via un grand nombre de simulations réalisées avec un modèle couplé vagues-courants. L’analyse des simulations hydrodynamiques permet de discuter les comportements hydrodynamiques de ces atolls, notamment des régimes d’ouverture aux échanges avec les eaux océaniques. Une liste de paramètres responsables des changements hydrodynamiques majeurs est ensuite isolée.
L’utilisation de ces paramètres dans la définition de trajectoires long terme d’atolls existants met en évidence des changements hydrodynamiques importants qui peuvent perturber les écosystèmes ou les populations locales.
Enfin, l’exploration massive de cet espace de paramètres met en évidence un premier lien entre l’hydrodynamique récifale et la notion de « paysage de la résilience », au cœur de la définition originale du concept.
Jury :
Xavier CAPET, Directeur de recherche, CNRS, Sorbonne Université, LOCEAN-IPSL – Rapporteur
Christophe MENKES, Directeur de recherche, IRD, UMR ENTROPIE – Rapporteur
Swen JULLIEN, Chargée de recherche, IFREMER, LOPS – Examinatrice
Héloïse MICHAUD, Chargée de recherche, SHOM – Examinatrice
Frédéric BOUCHETTE, Professeur, Université de Montpellier, GM – Directeur de thèse
Damien SOUS, Maître de conférence, HDR, UPPA, SIAME – Directeur de thèse