Géosciences Montpellier
Université de Montpellier
Campus triolet cc060
Place eugène bataillon
34095 montpellier cedex05
FRANCE
Présentation du CEEL
Le CEEL est situé à 3 Km au nord du campus de l’université de Montpellier 2. Depuis 2001, il sert de base logistique aux opérations du laboratoire et de lieu d’enseignement pour la géophysique et l’hydrodynamique en forage.
Le CEEL remplit un grand nombre de fonctions grâce à sa proximité avec le laboratoire. Il est en particulier utilisé comme :
- base logistique pour la géophysique et l’hydrodynamique en forage,
- site d’enseignement pour la géophysique et d’hydrodynamique en forage,
- site de calibration in-situ des sondes de mesures en forage,
- atelier d’assemblage et de test de nouveaux outils,
- site expérimental équipé de 4 forages.
Base logistique pour la géophysique et l’hydrodynamique en forage
Le CEEL a vocation de centre national dans le domaine académique, et contient un équipement national et international pour la géophysique en forages peu profonds. La plateforme est actuellement équipée de 4 véhicules de terrain, 4 treuils munis de cables quadri-conducteurs de 200 à 1200 m, et d’environ 25 sondes de mesures géophysique et hydrodynamique en forage.
Les sondes de mesures géophysique et hydrodynamique en forage du CEEL sont listées ci-après. Des fiches techniques détaillées de chaque outil sont présentées en annexe.
Outils non combinables (18)
ASGR Spectral Natural Gamma Probe with BGO crystal (2)
DIL45 Induction Resistivity Probe (2)
EM51 Magnetic Susceptibility Probe
ABI40 Acoustic Borehole Televiewer (2)
2PSA Full Waveform Sonic Probe with 2 Receivers and variable frequency (2)
2PCA-1000 3 arm caliper (2)
IDRONAUT Hydrogeological probe
MuSET Idronaut with SP electrode
DLL5 Dual laterolog electrical probe
OBI40 Optical televiewer (2)
SHyFT Pore fluid sampling tool and formation tester
CoFIS Controled fluid injection sonde for pore space dispersion
Outils combinables (10)
QL40SGR Spectral gamma with BGO crystal
QL40GAM Natural gamma probe (NaI cristal)
QL40CAL 3 arm caliper
QL40FWS 10 kHz Full Waveform Sonic with 4 receivers
QL40ABI Acoustic televiewer
QL40OBI Optical televiewer
QL40Ocean Water quality sonde based on Idronaut Ocean 303 standard configuration
QL40MSUS Magnetic susceptibility based on Bartington BSS-02B-2 / 1.36kHz frequency
QL40 FTC Fluid temperature and conductivity probe
QL40 SFM Spinner Flowmeter Probe
Pour l’instant, seuls le GFZ à Potsdam, le BGR à Hannovre, et l’Université d’Aachen (tous en Allemagne), l’Université de Lausanne ou ETH Zurich (en Suisse), l’USGS (Denver, Colorado), l’Université de Columbia (LDEO, New York) ou de Stanford (Californie) aux USA, sont équipés de moyens similaires pour ce qui est des outils non combinables. Le jeu d’outils « combinables » de petit diamètre récemment acquis fait du CEEL une référence en Europe et parmi les 10 premiers dans le monde.
Site d’enseignement pour la géophysique et d’hydrodynamique en forage
Formations universitaires
La présence de chaînes d’acquisition pour la mesure géophysique en forage ainsi que de forages d’une profondeur allant jusqu’à 100 m offre l’occasion unique de présenter cette méthodologie dans le cadre de travaux pratiques.
Depuis 2001 ce site est utilisé pour la formation des étudiants de l’Université de Montpellier 2, de l’école d’ingénieur de l’EOPG de Strasbourg (2003-), de l’université de Pau et des Pays de l’Adour (2004-actuel), ou de l’ETH-Z de Zurich en Suisse (2007-actuel) ou de l’IGAL.
Au-delà des formations réalisées au CEEL, les données issues des sites instrumentés et suivis par l’équipe TMP du laboratoire de Géosciences Montpellier servent de base aux enseignements. A titre d’exemple, dans le cadre de l’UE « Ressources, fluides et réservoirs » dispensée en L3 GBE (parcours Géosciences à l’université de Montpellier) un TP a été mis en place, basé sur l’étude des carottes du site de Maguelone (Hérault). Les objectifs de ce TP sont de sensibiliser les étudiants à l’observation des enregistrements sédimentaires sur carotte, à leur description, et à la reconnaissance de faciès sédimentaires types (marin, fluviatile, continental, lagunaire, lacustre) afin de restituer l’histoire de la sédimentation en abordant les notions d’échelle et de variation eustatiques, et de replacer cette histoire dans un contexte géologique plus régional. Il s’agit également de combiner ces observations avec les données de géophysique et d’hydrologie de terrain, afin de restituer l’architecture et le fonctionnement actuel d’un aquifère en domaine côtier.
Autres formations
Le CEEL offre également des formations dans le cadres de projets européens tels que l’ITN Medgate (formation réalisée en novembre 2013) ou Trust (http://cordis.europa.eu/project/rcn/106264_en.html) dans le cadre duquel une école su le stockage de CO2 est organisée en octobre 2015.
Site de calibration in-situ des sondes de mesures en forage
Forages et carottes (base d’étalonnage)
Quatre forages, distants au maximum de 15 m et d’une profondeur inférieure à 100 m, ont été réalisés de 2001 à 2006. LAV-1, -2 et -3, les plus profonds, sont alignés selon un axe nord-sud.
- LAV-1 (100 m de profondeur ; 110 mm de diamètre) est situé le plus au sud. Il a été carotté de 20 m à la base.
- LAV-2 (100 m de profondeur ; 92 mm de diamètre)) est situé à 10 m au nord de LAV-1. Il a été foré de manière destructive.
- LAV-3 (70 m) est situé à 2 m au nord de LAV-2. Il a été foré de manière destructive (non carotté).
- LAV-4 (15 m) est situé à 10 m à l’est de LAV-1, à l’intérieur du bâtiment. Il a été foré de manière destructive et est équipé pour les tests en pression des sondes géophysiques ou hydrodynamiques, ainsi que pour l’expérimentation analogique en forage.

Plan de l’implantation des forages sur le CEEL
Ces forages traversent chacun environ 12 m de dépôts quaternaires venant de la rivière Lez située à une centaine de mètres, puis des calcaires marneux valanginiens (143 Ma), carottés dans le puits VAL-1. La nappe phréatique semble stable à une profondeur de 5 mètres. Les sédiments meubles rencontrés dans la partie supérieure des forages sont isolés à l’aide d’un tubage PVC cimenté. Les forages les plus profonds sont ouverts à partir d’une profondeur de 12 m pour l’enregistrement de diagraphies ou l’expérimentation.
Calibrations et applications
Le CEEL a vocation de centre national dans le domaine académique et s’emploie notamment à mettre en place les outils d’étalonnage des différentes sondes déployées en forage, notamment dans le cadre de projets européens ou de contrats industriels.
Le potentiel de cette méthode doit être associé à une approche métrologique beaucoup plus rigoureuse que celles mises en œuvre actuellement à faible profondeur dans ce domaine, notamment vis-à-vis de méthodes de laboratoire plus traditionnelles. L’analyse détaillée des forages carottés de Lavalette fournit de base d’étalonnage nécessaire à la rigueur demandée dans ce domaine.
Figure 7. Le MeBo et le 50m rockdrill sont des dispositifs de forage autonomes posés sur les fonds marins. Une fois les carottes prélevées, des données de géophysique en puits peuvent être acquises (Gamma Ray, Imagerie de paroi, susceptibilité magnétique).

Le MeBo et le 50m rockdrill sont des dispositifs de forage autonomes posés sur les fonds marins. Une fois les carottes prélevées, des données de géophysique en puits peuvent être acquises (Gamma Ray, Imagerie de paroi, susceptibilité magnétique).
En juillet 2015 le Marum (Center for Marine Environmental Sciences, Allemagne) et le BGS (British Geological Survey, UK) viendront tester leurs sondes géophysiques opérables sur les systèmes de type « seabed drill » (ci-dessus). Cette calibration a lieu dans le cadre de la future campagne de forage IODP « Atlantis Massif Serpentinization and Life » (exp 357) programmée pour octobre-décembre 2015 (http://www.eso.ecord.org/expeditions/357/357.php).
Atelier d’assemblage et de test de nouveaux outils (MuSET, SHyFT, CoFIS)
La plateforme CEEL permet et propose le développement de méthodes et outils géophysiques complémentaires pour l’étude des premières centaines de mètres sous la surface (ou « SUBSURFACE »).
Cette activité s’appuie sur les moyens spécifiques à cette discipline rassemblés dans les locaux du CEEL, et sur les ateliers de mécanique et d’électronique de GÉOSCIENCES Montpellier.
Ce dispositif a permis le développement de nouveaux outils tels que :
- Sonde ECHO (1999) : sonde pour la réalisation d’essais de traçage en mono-puits ou entre puits pour l’étude in-situ, métrique à décamétrique, des propriétés transmissives et dispersives d’un site.
- Sonde CoFIS (« Controlled Fluid Injection Sonde ») 2001-2005. Réalisée dans le cadre du projet européen ALIANCE
- SHIFT
- Sonde MuSET (« Multi-Sensor Electrical Tool ») 2001-2005. Sonde réalisée dans le cadre du projet européen ALIANCE. MuSET est un outil de moins de 2 m de long qui possède une électrode non polarisable ‘‘Petiau’’ dans sa partie supérieure et un ensemble de capteurs hydrochimiques traditionnels à la base avec l’Idronaut

MuSET est un outil qui possède une électrode non polarisable ‘‘Petiau’’ dans sa partie supérieure et un ensemble de capteurs hydrochimiques traditionnels à la base avec l’Idronaut (Pezard et al., 2009). Cette sonde mesure simultanément de nombreux paramètres physicochimiques du fluide en forage (p, T, Cw, pH, Eh) ainsi que le potentiel spontané, avec une grande précision.
- observatoires électriques du sous-sol (2005-2010)
Programmes et réseaux de rattachement
Dates | ||
Programmes Internationaux |
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IODP | Integrated Ocean Drilling Program (diverses campagnes) | 2003-2013 |
IODP | International Ocean Discovery Program (diverses campagnes) | 2013-2023 |
ECORD | European Consortium for Ocean Research Drilling | 2003-2023 |
DFDP | Deep fault Drilling Project (New Zealand) | 2014-2016 |
Programmes Européens |
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MUSTANG | A multiple space and time scale approach for the quantification of deep saline formations for CO2 storage – FP7 | 2009-2013 |
CO2 FieldLab | Shallow injection of CO2 and monitoring of its migration up to the surface | 2009-2013 |
PANACEA | Predicting and monitoring the long term behavior of CO2 injected in deep geological formations (FP7) | 2012-2014 |
TRUST | High resolution monitoring, real time visualization and reliable modeling of highly controlled, intermediate and up-scalable size pilot injection tests of underground storage of CO2 | 2013-2017 |
ALIANCE | Advanced logging investigations of aquifers in coastal environments | 2002-2005 |
HiTI | High temperature instruments for geothermal exploration | 2007-2010 |
Programmes nationaux |
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ECOU-PREF | Ecoulements préférentiels dans les versants marneux fracturés – ANR | 2006-2008 |
ANR Grain D’Sel | Nouvelles approches et capteurs innovants pour la connaissance et le suivi des aquifères côtiers. Application à la surveillance des intrusions salines dans le bassin sédimentaire du Roussillon – ANR | 2010-2014 |
ANR MoHINI | Modélisation intégrée des ressources en eaux des aquifères de socle: vulnérabilité aux changements globaux d’origine anthropique. | 2009-2011 |
TOTAL | Structure multi-scalaire et dynamique des réservoirs carbonatés récifaux – cas de la plateforme de Llucmajor, Majorque (Baléares). | 2007-2010 |
FUI DIGUES | Intrumentation hydrogéophysique des digues en vue de la détection des fuites pouvant conduire à leur destruction. | 2012-2015 |
Equipex CRITEX | Parc national d’équipements innovants pour l’étude spatiale et temporelle de la Zone critique des Bassins Versants. | 2013-2018 |
1. Le Consortium international ECORD pour les forages océaniques
Les forages et carottages océaniques apportent aux scientifiques le matériel essentiel leur permettant d’étudier les changements climatiques passés, la biosphère profonde, la géophysique et la géodynamique terrestre. L’European Consortium for Ocean Research Drilling (ECORD, http://www.ecord.org/) est un consortium participant au programme IODP (International Ocean Discovery Program, http://www.iodp.org/) et regroupant 19 partenaires (17 pays européens – France, Allemagne, Danemark, Finlande, Royaume-Uni, Islande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse, Espagne, Belgique, Autriche, Irlande, Pologne – le Canada et l’Israël). Le mode de fonctionnement d’ECORD et les contributions financières de ses partenaires sont détaillés dans un protocole d’accord, le Memorandum of Understanding d’ECORD (MoU). La participation du consortium ECORD au programme IODP est également définie par un protocole d’accord avec les Etats-Unis (NSF – U.S. National Science Foundation) et le Japon (MEXT – Japan’s Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology).
Le rôle d’ECORD consortium est d’étendre la capacité du programme IODP en mettant en œuvre les plates-formes de forage spécifiques (MSP – Mission Specific Platforms). Ces plates-formes permettent d’atteindre des cibles spécifiques, telles que les régions englacées ou les zones sous faibles profondeur d’eau, inaccessibles aux navires de forage américain (JOIDES Resolution) et japonais (Chikyu).
Le consortium EPC (European Petrophysics Consortium, http://www2.le.ac.uk/departments/ geology/research/gbrg/iodp/epc) regroupe les universités de Leicester (Royaume Uni), Aachen (Allemagne) et Montpellier. EPC est charge des mesures géophysiques et hydrodynamiques en forage ayant lieu dans le cadre des Mission Specific Platforms, ainsi que de l’acquisition des données pétrophysiques sur carottes.

Ci-dessus, 3 plateformes de forage utilisées dans le cadre des « Mission Specific Platforms » d’IODP durant les expéditions 302, 313 et 325 (de gauche à droite)
Depuis 2005, les outils du CEEL ont été utilisés avec succès dans le cadre de 4 expéditions IODP.
- Exp 325 – Great Barrier Reef (2010): http://www.eso.ecord.org/expeditions/325/325.php
- Exp 313 – New Jersey (2009): http://www.eso.ecord.org/expeditions/313/313.php
- Exp 310 – Tahiti Sea Level (2005) : http://www.eso.ecord.org/expeditions/310/310.php

Exp 313 – New Jersey, 2009 S. Barry (EPC) introduisant dans le puits une sonde de géophysique en forage.

Sonde du CEEL (Spectral Gamma Ray, Antares) utilisée durant l’exp 313 et permettant de mesurer la radioactivité naturelle du milieu traversé et d’en restituer la lithologie.
- Exp 364 – Chicxulub Impact Crater (2016) : http://www.eso.ecord.org/expeditions/364/364.php

L’expédition IODP 364 vise à forer le cratère d’impact à l’origine de l’extension de masse survenue à la limite crétacé-paléogène (limite « K/T »). Un forage de 1.5 km de profondeur (Chicx-03, en rouge) sera réalisé en 2016 au large de la péninsule du Yucatan (Mexique). Les sondes du CEEL seront utilisées dans le cadre de cette expédition afin d’acquérir des données de géophysique et d’imagerie en puits qui permettront de documenter la structure interne du cratère.
2. Les réseaux d’observations
Plusieurs sites d’étude et d’observation sont suivis par l’équipe TMP dans le cadre de programmes nationaux ou internationaux. Une partie des données de géophysique et l’hydrodynamique en forage acquises grâce aux outils du CEEL dans le cadre de ces programmes permettent d’alimenter les bases de données de deux observatoires :
- l’OSU OREME (http://www.oreme.org): l’Observatoire de Recherche Méditerranéen de l’Environnement, dont l’une des missions est l’observation continue du milieu naturel méditerranéen ;
- le SNO H+ (http://hplus.ore.fr/accueil): le Service National d’Observation H+ est une infrastructure de recherche dédiée à l’étude des eaux souterraines. , qui a pour mission de coordonner un réseau de sites expérimentaux fournissant des données pertinentes (y compris des chroniques ou expériences long terme) pour la compréhension des aquifères.
Plusieurs sites, principalement côtiers, sont actuellement rattachés à l’OSU-OREME :
- Campos (Majorque, Espagne), également labélisé H+
- Svelvik (Norvège) – thématique « stockage de CO2 »
- Lodève (France) – thématique « instabilité gravitaire »
- Larzac (France), également labélisé H+ – thématique « réservoirs en eau »
- Maguelone (France) – thématique « aquifères et stockage de CO2 »
- Damparis (France) – thématique
- Roussillon (France) – thématique « aquifères »
Ces sites offrent un champ instrumental, expérimental et de modélisation diversifiés. Ils sont l’enjeu de techniques novatrices d’observations in-situ du sous-sol qui offriront un accès en temps réel (et simultané) à la dynamique des aquifères en subsurface (Pezard et al., 2010) ou celle des glissements de terrain. En plus de certains sites instrumentés, le CEEL est également labélisé “ H+”.

Localisation des sites instrumentés par Géosciences Montpellier et actuellement rattachés à l’OSU-OREME. Des données de géophysique et hydrologue en forage sont régulièrement acquises sur ces sites. La pluspart d’entre eux sont également équipés d’observatoires permanents du sous-sol.
Activités de recherche et développements
A. Géophysique en forage
1. Lido de Maguelone
Le site de Maguelone (sud de Montpellier), maintenu par l’OSU-OREME, constitue un site pilote silico-clastique instrumenté et étudié par l’équipe TMP du laboratoire de Géosciences Montpellier. Il était récemment rattaché au projet européen MUSTANG (2009-2013) coordonné par Université d’Uppsala.
Le site de Maguelone est instrumenté depuis 2004 (figure ci-dessous). Il dispose actuellement des moyens d’étude et d’observation suivants :
- 7 forages de 20 à 80 m de profondeur ;
- 140 m de carottes ;
- 1 observatoire hydrogéochimique SWS ;
- 4 observatoires de résistivité ImaGeau (2×60 m et 2×20 m) ;
- 1 large couverture de profiles de sismique réflexion acquis en mer et dans les étangs (GM, UPVD) ;
- 3 sondes piézométriques mutli-paramètres (pH, t°, p° et conductivité) ;
- 1 suivi piézométrique assuré par le BRGM en amont de la zone d’étude.

Moyens d’étude et d’observation disponibles sur le site instrumenté de Maguelone.
Le site de Maguelone, implanté sur un lido entre mer et étang, couvre un aquifère silico-clastique de type multi-couches développé au sein de séries sédimentaires datées du Plio-Quaternaire. Par ailleurs, il est bordé au nord par un karst barré développé au sein de carbonates jurassiques. En contexte de faible pression anthropique, nos études sur ce site suggèrent qu’une connexion naturelle du système avec le domaine marin pourrait être à l’origine des fortes salinités observées la partie supérieure de l’aquifère. Ce site instrumental d’observation permet donc de documenter et de suivre le phénomène de salinisation naturel d’un aquifère poreux, en contexte de variation climatique et de hausse du niveau marin.

Le site expérimental de Maguelone, localisé sur le lido, est bordé au nord par les étangs et au sud par la Méditerranée. Ce site est équipé de 7 forages et d’une série d’observatoires permanents du sous-sol.

Le site expérimental de Maguelone, localisé sur le lido, est bordé au nord par les étangs et au sud par la Méditerranée. Ce site est équipé de 7 forages et d’une série d’observatoires permanents du sous-sol.
En combinant la reconnaissance de faciès sédimentaires sur carottes (forage de 60 m), l’analyse de profils sismiques en mer et dans la lagune et l’analyse de données de puits, la géométrie des séries sédimentaires en sub-surface a pu être restituée (Raynal et al., 2009 ; Raynal et al., 2010 ; Lofi et al., 2013). Cette approche a permis de réviser la géométrie et l’âge des séries traversées comme suivant :
- une architecture simple consistant en une séquence pliocène inférieure essentiellement continentale à faible pendage vers la mer. Le remplissage de chenal observé entre 14 et 18m (figure ci-dessus) et les séries carbonatées sus-jacentes sont datés du Pliocène, probablement inférieur ;
- dans cette zone, les séries pliocènes sont incisées par des vallées creusées lors du dernier maximum glaciaire. Le pliocène est surmonté de manière discordante par des dépôts post-glaciaires (sables transgressifs, dépôts lagunaires et de plage de haut niveau marin), marqués par à leur base par une surface de ravinement marine localement associée à un cortège transgressif (vers 9 m). La lacune sédimentaire est estimée à ~ 3 Ma.
L’architecture décrite ci-dessus et la perméabilité des séries sédimentaires associées vont jouer un rôle prépondérant sur l’organisation et la circulation actuelle des fluides météoriques et de l’eau de mer qui saturent le milieu géologique en subsurface.
En zones côtières, les aquifères présentent un intérêt évident en terme de ressource en eau, puisque de part leur localisation à l’interface continent/océan, ils constituent des environnements sensibles aux risques de pollution, notamment par intrusion saline, qu’elle soit d’origine naturelle ou anthropique. La dynamique des échanges souterrains reste par ailleurs extrêmement méconnue, en particulier pour ce qui est de l’extension des réservoirs en eau douce en domaine marin.
Sur le site de Maguelone, l’analyse combinée de profils sismiques, de carottes et données de puits m’ont permis de caractériser la présence d’un aquifère de type bi-couches et de proposer un modèle de fonctionnement hydrogéologique à l’interface continent/océan (Figure ci-dessous). Outre la perméabilité des séries, la géométrie du squelette géologique à terre (strates pliocènes tabulaires à pendage vers la mer) et en mer (paléo-vallées incisées du dernier maximum glaciaire et les sables transgressifs qui les remplissent) semble jouer un rôle capital sur la distribution des niveaux d’eau douce et salée qui saturent le milieu au niveau du lido.

Coupe terre-mer illustrant l’organisation des aquifères plio-quaternaires multi-couches de Maguelone. La recharge à terre se fait par les affleurements (1) ou des karsts enfouis (2). La salinisation du réservoir supérieur (holocène et pliocène) est assurée via des affleurements sous-marins (3) ou les séries transgressives perméables post-glaciaires (4, 5). Le réservoir inférieur (pliocène) est saturé en eau douce. (Lofi et al., 2013b)
2. Roussillon
Le site du Roussillon, également rattaché à l’OREME via Géosciences Montpellier, est un site instrumenté dans le cadre de l’ANR GrainD’sel (2010-2013) coordonnée par le BRGM.
Ce site couvre un aquifère silico-clastique de type multi-couches développé au sein de séries sédimentaires datées du Plio-Quaternaire (Aunay, 2007 ; Duvail, 2008). Soumis à une forte pression anthropique principalement liée à la croissance démographique (75% des prélèvements en eau souterraine sont dédiés à l’alimentation en eau potable), cet aquifère est soumis à une pollution par chlorure en différents points de la plaine roussillonnaise (figure ci-contre). A ce jour, l’origine de cette pollution reste à être déterminée (intrusion saline horizontale possiblement en réponse à des pompages excessifs ou contamination verticale via des ouvrages défaillants). L’ANR GrainD’sel visait à tester ces deux hypothèses grâce à des techniques novatrices d’observations in-situ du sous-sol.
Le site du Roussillon dispose depuis janvier 2012 des moyens d’étude et d’observation suivants :
- 4 forages de 20 et 160 m;
- 180 m de carottes sédimentaires ;
- 2 observatoires SWS (observatoires permanents hydrogéochimiques) de 160 m et 20 m de profondeur ;
- 2 observatoires ImaGeau (observatoires permanents de résistivité) : 160 et 20 m ;
- 1 jeu de données géophysiques aéroportées (magnétisme, radiométrie spectrale et EM) acquises fin 2008 dans le cadre d’un projet européen EUFAR (BRGM, UPVD) ;
- 1 large couverture de profiles de sismique réflexion acquis en mer et dans les étangs (UPVD) ;
- 1 réseau de suivi piézométrique pour la surveillance quantitative des eaux souterraines, assuré par le BRGM depuis plusieurs années.
En combinant la reconnaissance de faciès sédimentaires sur carottes et l’analyse de données de puits, la géométrie des séries sédimentaires en sub-surface a pu être restituée. La description de la lithologie a permis de définir la nature et l’organisation des dépôts qui traversent les forages à Barcarès. Cette étude, associée aux données de conductivité électrique de fluide a permis l’identification de cinq réservoirs potentiels au sein d’unités sédimentaires et hydrologiques différentes. Quatre réservoirs se développent au sein du l’aquifère du Pliocène Continental et un cinquième est développé au sein du Pliocène Marin Sableux.

Schéma de synthèse illustrant l’organisation des aquifères plio-quaternaires multi-couches du Roussillon au travers de 3 forages. La zone supérieure est saturée en eau saumâtre jusque vers 40 m, et la zone inférieure en eau douce. Des argiles noires d’âge pléistocène forment une barrière de perméabilité entre ces 2 masses d’eau (Castillo, 2014).
En termes de distribution des fluides saturants, plusieurs éléments ont été mis en évidence :
- l’existence de trois domaines : le domaine n°1 (de 5 à 30 m) qui renferme l’aquifère du Quaternaire et présente des eaux saumâtres, le domaine n° 2 (de 40 à 100 m) qui renferme l’aquifère du Pliocène Continental et présente des eaux douces et le domaine n° 3 (de 100 à 120 m) renfermant l’aquifère du Pliocène Marin Sableux et présentant des eaux légèrement minéralisées ;
- l’existence d’une couverture marno-argileuse d’environnement palustre ou marécageux (de 30 à 40 m) assurant, dans le secteur du Barcarès, la séparation de l’aquifère du Quaternaire avec les aquifères du Pliocène Continental et du Marin Sableux ;
La localisation des intrusions marines s’est faite à l’aide des données de conductivité électrique de fluide, celles d’hydrogéochimie et des valeurs des charges hydrauliques. Il en ressort que deux réservoirs sur cinq présentent des intrusions marines en lien avec les prélèvements. Cependant ces intrusions sont difficilement amputables à la progression du biseau salé dans les terres. En effet, la position de ce biseau salé n’est pas directement influencée par les prélèvements en raison d’écoulements contrôlés par des phénomènes de diffusion au sein de formations géologiques très peu perméables (Aunay, 2007). L’origine de ces intrusions peut être due à un forage défectueux mettant en relation l’aquifère du Quaternaire (proche de la côte, en lien avec la mer) avec l’aquifère du Pliocène Continental. Les intrusions marines au sein du réservoir n°3 sont visibles sur les résultats de conductivité électrique de fluides mesurés avec l’observatoire permanent (Annexe n°4). De plus ce réservoir semble affecté par un pompage excessif et/ou une recharge pas assez conséquente. La dynamique de ces réservoirs peut être apréhendée grâce aux observatoires permanents du sous sol (voir section III-C).
3. Expéditions IODP
Expédition 313
Les outils du CEEL ont été utilisés en 2009 lors du leg IODP 313 (Mountain et al., 2010) réalisé sur la marge du New Jersey. Cette marge passive mature résulte d’un rifting d’âge Triasique, et est actuellement soumise à une faible subsidence thermique. Son architecture en domaine marin consiste en des prismes progradants d’âge Miocène à actuel. Cette marge constitue un site d’étude de premier intérêt pour ce qui est de la compréhension du fonctionnement actuel et passé des réservoirs poreux et des échanges souterrains continent-océan. En effet, pour la première fois dans l’histoire des forages IODP, 3 puits carottés ont été réalisés en domaine de plate-forme. Ces puits offrent un accès unique à la structure interne d’un système silico-clastique en domaine de plate-forme interne (clinoformes), et de ce fait, à la connaissance fine de son architecture sédimentaire et des fluides saturants.
Les travaux menés au sein de TMP reposent essentiellement sur l’interprétation des données de puits (gamma ray spectral, conductivité par induction, sonic, susceptibilité magnétique, imagerie acoustique de parois) et de pétrophysique sur carottes (Vp, susceptibilité magnétique, densité, résistivité électrique, porosité) acquises durant l’expédition. Elles ont permis de :
- tester les relations existant entre les limites de séquences de dépôts et les contrastes d’impédance acoustique qui jouent un rôle primordial sur la genèse des réflecteurs sismiques, conditionnant ainsi l’interprétation des lignes sismiques en terme de stratigraphie sismique ou séquentielle (Miller et al., 2013);
- prédire les lithologies et limites de séquences par analyse statistique (logiciel INCA) des données de géophysique en puits, en s’affranchissant ainsi des données issues des carottes sédimentaires (Figure ci-dessous, Inwood et al., 2013).

Ci-dessus, l’analyse statistique des données de Gamma Ray acquises durant l’expédition 313 permettent de prédire les lithologies de part et d’autre d’une limite de séquence (ici, m5.4), dans les topsets et foresets d’un clinoforme. Les clusters issus de l’analyse statistique (C1 à C10) sont interprétés en terme de lithologie dominante et peuvent être regroupés en unités sédimentaires (subdivisions Inca A à E). Les résultats issus des analyses statistiques se corrèlent bien avec les logs lithologiques réalisés sur carottes (Inwood et al., 2013).
L’interprétation combinée des profils sismiques, des mesures géophysiques en puits, des mesures pétrophysiques (au laboratoire) et d’analyses de faciès sédimentaires sur carottes, et des données géochimiques du fluide poral (Lofi et al., 2013a) a également permis de :
- préciser la distribution des masses d’eau douce/salée sous la plate-forme ;
- proposer un modèle architectural 2D prédictif des réservoirs actuels en mer (figure ci-dessous).

Ci-dessus, modèle architectural 2D de distribution de fortes (jaune) et faibles perméabilités (bleu et rose) sur la marge du New Jersey. Ce modèle prend en compte 4 gammes de perméabilités déduites de l’interprétation combinée des faciès sédimentaires sur carottes, de mesures de perméabilité au laboratoire, des données de géophysique en puits, et des profils sismiques (modifié de Lofi et al., 2013a ).
La marge du New Jersey se caractérise par la présence de réservoirs de type multi-couches, avec des niveaux saturés en eau salée (d’origine marine) alternant avec des intervalles saturés en eau peu salée (d’origine météoritique). Le modèle 2D proposé à l’échelle de la marge illustre l’importance de prendre en considération les hétérogénéités spatiales à plusieurs échelles. La géométrie proposée est de première importance pour appréhender les mécanismes de mise en place de l’eau porale. En couplant le modèle de perméabilité avec les données de salinité du fluide il est possible de discuter les chemins de mise en place de l’eau douce et salée sous la plate-forme. Sur les sites de forages de l’expédition 313, l’eau douce stockée dans les niveaux de perméabilité modérée a un âge post-dépôt mais le modèle ne permet pas de dire si elle est actuelle ou fossile (datant du dernier maximum glaciaire). D’un point de vue géométrique, seulement certains de ces niveaux pourraient néanmoins être connectés à l’heure actuelle avec les aquifères continentaux.
A l’interface eau douce/eau salée, des horizons cimentés sont couramment observés (Figure ci-dessous). Des mesures ont été réalisés au perméamètre à gaz sur ces intervalles, mettant en évidence des perméabilités faibles (k<5mD) à très faibles (k<10-4 mD). Lorsque k>1 mD, le matériel peut encore être considéré comme perméable. Néanmoins, ces valeurs restent de plusieurs ordres de grandeur inférieurs à celles prédites dans les niveaux voisins constitués de sables grossiers, propres et non consolidés. Ces niveaux cimentés jouent donc probablement le rôle de barrières de perméabilité à petite échelle, déconnectant partiellement les intervalles saturés en eau douce et eau salée, et ralentissant ainsi les phénomènes de mélange entre les différents réservoirs (Lofi et al., 2013a).

Des niveaux cimentés observés aux interfaces eau – douce / eau salée sont bien exprimés sur les données pétrophysiques et de géophysique en forage (faible Gamma Ray ; résistivité, densité et vitesse des ondes P élevées). Les mesures de perméabilité réalisés sur des échantillons prélevés au sein de ces niveaux (ex. point P, en rouge) témoignent d’une perméabilité localement très faible (k<10-4 mD).[/caption]
4. ORE Draix
Les marnes du site de l’ORE Draix (Alpes du sud) ont été étudiées dans le cadre de l’ANR ECOU-PREF. Ces marnes n’ayant pas à petite échelle une perméabilité suffisante pour permettre la pénétration rapide des eaux météoriques dans le sous-sol, il s’agissait de définir à moyenne échelle quels pouvaient être les chemins privilégiés d’infiltration et de propagation rapide des eaux vers le cœur du massif. Ce travail a été réalisé à partir des données de géophysique et d’imagerie en forages qui permettent de caractériser in-situ les structures internes du massif (failles, litages) et de discuter les discontinuités physiques pouvant jouer le rôle de zone de transfert (figure ci-dessous). En couplant ces observations à l’analyse des carottes sédimentaires et des structures à l’affleurement, il a été possible de proposer un schéma d’altération du massif, envisageant les chemins privilégiées d’infiltration et de propagation de l’eau météorique selon la transmissivité des fractures ouvertes et leur organisation spatiale (Bondabou, 2007; Lofi et al., 2012).
[caption id="attachment_18375" align="aligncenter" width="1030"] . Images optiques et acoustiques en puits illustrant la présence de structures planes (sinusoïdes) recoupant les parois du forage. Quatre familles de discontinuités ont été identifiées, incluant des plans de schistosité (1) et des fractures calcifiées (2), partiellement remplies d’argiles (3) ou ouvertes (4). Les flèches bleues indiquent la localisation des fractures ouvertes transmissives. Celles-ci sont parfois bordées par des halos de dissolution (photo C). L’organisation de ces discontinuités au sein du massif permet de mettre en évidence 3 unités lithologiques distinctes présentant des degrés d’altération croissants (Lofi et al., 2012).
B. Monitoring en forage et en surface (électrique)
1. Les observatoires permanents du sous sol
Le monitoring en forage vise à déterminer la dynamique (spatiale et temporelle) des fluides en sub-surface. Cette approche dynamique peut être assurée par les observatoires permanents du sous-sol qui offrent une approche novatrice d’instrumentation en continu et in situ des réservoirs géologiques. Ils permettent de documenter et suivre leur évolution temporelle. A l’heure actuelle, deux types d’observatoires sont implantés sur les sites d’étude de TMP:
- les observatoires électriques (ImaGeau) : ils mesurent la résistivité de la formation (fluide + encaissant) à différentes profondeurs au sein d’un même puits (Pezard et al., 2010). Ces données acquises quotidiennement permettront, après calibration, de suivre l’évolution dans le temps de la salinité au sein des différents aquifères. Actuellement, des observatoires électriques sont implantés sur les sites de Majorque, de Maguelone, du Roussillon et de Lodève.

Ci-dessus, les observatoires de résistivité in-situ permettent un suivi temporel journalier des variations de la résistivité du sous-sol. Celles-ci reflètent les variations de composition des fluides circulant (salinité) ou, à plus grande échelle de temps, du squelette géologique. Ces observatoires peuvent donc être utilisés pour suivre la dynamique des masses d’eau au sein des aquifères côtiers.
- les observatoires hydrogéochimiques SWS-WestBay (Schlumberger Water Carbon) : ils permettent, grâce à un système d’obturateurs (« packers », MP System® Well), d’isoler différents niveaux dans un même forage et d’y effectuer des échantillonnages de fluide interstitiel ainsi qu’un suivi des paramètres de pression. Ils permettront un suivi temporel des paramètres hydrologiques et chimiques des masses d’eau superposées. Depuis l’automne, les sites de Maguelone et de Majorque (sites 2 et 3) sont tous deux munis d’un observatoire SWS. Un autre observatoire sera implanté courant 2011 sur le site du Roussillon (site 1). Les zones d’échantillonnages seront positionnées de manière stratégique sur la base des interprétations des données diagraphiques et sédimentologiques sur carottes.

. Principe de fonctionnement des observatoires SWS. Une navette est descendue dans le puits. Elle assure l’échantillonnage de fluide poral à une profondeur donnée, et permet de réaliser des profils verticaux de pression. Laissée en station, elle donne accès à des chroniques temporelles.
2. Lido de Maguelone
Le site de Maguelone a été équipé d’observatoires permanents du sous sol afin de suivre l’évolution naturelle du milieu ainsi que sa réponse à des perturbations d’origine anthropique telles que l’injection de gaz dans un niveau perméable.

Exemple de dispositif d’acquisition pour l’opération PANACEA de Novembre 2014

Evolution spatio-temporelle de la résistivité électrique du sous sol (reflétant la dynamique des fluides saturants, ici principalement le gaz gaz) obtenue à partir d’un observatoire permanent électrique automatisé ImaGeau (haut) et de profils répétés de géophysique en forage (bas). Les graphiques sont présentés en différence de résistivité par rapport au temps t0, précédant l’injection de gaz à 15 m (Mars 2012). Une augmentation de la résistivité à 15 et/ou 8 m et observée au sein des niveaux les plus perméables, mettant en évidence le stockage de gaz préférentiellement dans ces horizons. 65 heures après l’injection n°2, le retour à la normal n’est pas encore observé.
3. Roussillon
Les données obtenues avec l’observatoire permanent automatisé de résistivité du sous sol donnent un ordre d’idée quant à l’évolution verticale et temporelle de la conductivité de fluide dans les forages du Roussillon (Figure ci-dessous). Ainsi on remarque qu’il existe trois domaines : un renfermant des eaux saumâtres de 5 à 40 m (Cw > 3000 milliS/m), un renfermant des eaux douces de 40 à 100 m (Cw < 100 mS/m) et un contenant des eaux douces légèrement minéralisées de 100 à 120 m. La formation marno-argileuse située de 30 à 40 m semble jouer le rôle de barrière de perméabilité en séparant les eaux saumâtres des eaux douce. Ce positionnement de l’eau salé plus dense sur l’eau douce a aussi été observé sur le site de Maguelonne (Lofi et al., 2013). L’aquifère du Quaternaire se situe dans le premier domaine entre 0 et 30 m. Au plus proche de la côte, cet aquifère libre s’avère être le sensible aux intrusions marines qui s’y infiltrent directement depuis la mer (Duvail, 2008). Les deux domaines contenants de l’eau douce correspondent au Pliocène Continental (de 40 à 100 m) et au Pliocène Marin Sableux (de 100 à 120 m).
[caption id="attachment_18380" align="aligncenter" width="844"] Evolution spatio-temporelle de la conductivité électrique du sous sol (reflétant la dynamique des fluides saturants) obtenue à partir d’observatoire permanent électrique automatisé (ImaGeau) du Roussillon. On note des phénomènes de salinisation saisonnière vers 70 m de profondeur, mis en évidence par des accroissements de conductivité électrique.[/caption]
Personnels
Responsable scientifique :
Johanna LOFI
Courriel : johanna.lofi [at] umontpellier.fr
Responsable technique :
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Courriel : gilles.henry [at] umontpellier.fr
Philippe PEZARD
Courriel : philippe.pezard [at] umontpellier.fr
Philippe GOUZE
Courriel : philippe.gouze [at] umontpellier.fr
Laurent BRUN
Courriel : laurent.brun [at] umontpellier.fr
Muriel GEERAERT
Courriel : muriel.geeraert [at] umontpellier.fr
Gérard LODS
Courriel : gerard.lods [at] umontpellier.fr
Fadl RAAD
Courriel : fadl.raad [at] umontpellier.fr
Localisation
Bât. 22
Campus Triolet
Adresse postale :
GEOSCIENCES MONTPELLIER
Université de Montpellier – CC 60
Place Eugène Bataillon
34095 MONTPELLIER Cedex 5
FRANCE
Accès véhicules :
475 Rue du Truel
34090 MONTPELLIER