Exploration d’une île sortie des eaux
Notre voyage a commencé sur l’île de Saint-Martin, une île située tout près de Saint-Barthélemy, là où des restes d’amblyrhiza (= rat géant) ont été retrouvés par des paléontologues.
Sur l’île, nous avons rejoint des géologues locaux pour étudier des roches très anciennes (en partie Éocène).
Et oui ! ça veut dire qu’elles ont plus de 35 millions d’années.
Comme tous les géologues qui vont sur le terrain, nous avons observé attentivement le paysage, puis nous nous sommes rapprochés pour comprendre comment les roches sont organisées :
– Sont-elles en couches, un peu comme les pages d’un livre ?
– Ou bien sont-elles massives, en un seul gros bloc ?
– Quelle est leur couleur ?
– Quelle est leur texture ?
– …
Ensuite, nous avons examiné les différentes roches de plus près.
À l’aide d’une boussole, j’ai regardé la direction dans laquelle les couches s’orientent par rapport au nord. J’ai aussi mesuré, l’inclinaison des couches à l’aide d’un inclinomètre. Penchent-elles ? Si oui, dans quel sens ?
Enfin, j’ai utilisé un marteau de géologue pour prélever des échantillons de roches et observer leur composition interne. Avant de les apporter au laboratoire pour des analyses plus poussées, je les ai examinés à l’œil nu, puis avec une loupe. Et j’ai pu voir les petits grains (ou minéraux) qui les composent.
A quoi ça sert ?
Comprendre la constitution d’une roche aide les géologues à déterminer comment elle s’est formée. La composition d’un simple caillou peut révéler son histoire : quel est son âge ? A-t-il été enfoui dans le manteau terrestre avant de remonter à la surface ? Est-il descendu suffisamment profondément pour subir de grandes transformations sous l’effet de la pression ? En effet, plus une roche est profonde, plus elle est exposée à des températures élevées et à une forte pression.
Encore plus de vocabulaire : Ces roches dont je viens de vous parler portent un nom bien particulier. On appelle ça des turbidites ! Et oui, encore un nom compliqué que les géologues utilisent !
Grâce à toutes ces observations, nous avons découvert que certaines roches de Saint-Martin se sont formées à partir de l’érosion d’un ancien volcan.
Les couches de roches que nous voyons aujourd’hui sont en fait les restes de matière volcaniques qui se sont déposés au débouché d’une rivière sous-marine il y a très longtemps. Cela veut dire qu’un volcan se trouvait tout près de l’île de Saint Martin… mais aujourd’hui, on n’en voit plus que des vestiges.
Le blog de Lorine a été créé dans le cadre du projet de campagne océanographique GARANTI2. Lorine Bonnamy en thèse (2024-2027) à Géosciences Montpellier et Serge Lallemand chercheur en géodynamique des zones de subduction, sont allés à la rencontre des élèves d’écoles primaire de la ville de Montpellier pour leur présenter les objectifs de leur projet. Suite à l’annulation de la mission océanographique par le préfet de Guadeloupe et IFREMER (voir le communiqué de presse), Lorine a décidé de poursuivre le projet différemment au travers d’un blog à destination des élèves de primaire sur la géologie des îles de la Guadeloupe et de St Martin.
Retrouvez les differents articles de Lorine :
– Article 1 – À la découverte de la géologie des Petites Antilles
– Article 2 – Exploration d’une île sortie des eaux














